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« Je suis optimiste sur notre capacité à faire face »

La crise du coronavirus a impacté les interventions des sapeurs-pompiers, en première ligne pour le transport des victimes, mais beaucoup moins sollicités qu'en temps normal. Le colonel Bertrand Vidot nous explique comment le Service départemental d'incendie et de secours de la Somme s'est adapté.

Une semaine avant le confinement, le SDIS a activé une cellule de crise Covid-19. En quoi consiste-t-elle ? 

Elle regroupe plusieurs fonctions : mise en place du télétravail, suivi RH, administratif et médical des agents, dimension financière pour identifier toutes les dépenses liées à cette crise. Le suivi opérationnel a été renforcé par un coordinateur, un infirmier, pour les suspicions de Covid-19. Enfin, il y a une fonction d'interface santé : nos médecins, infirmiers, psychologues... sont en contact avec leurs homologues de l'Agence régionale de santé et des établissements de santé.

Combien d'interventions liées au Covid-19 avez-vous réalisées et comment vous êtes-vous préparés à ces interventions ?

Nous avons transporté un peu moins de 400 personnes avec une suspicion de Covid-19 (jusqu'au 21/04, NDLR). Chaque Véhicule de secours et d'assistance aux victimes (VSAV) est doté d'un kit bio pour trois pompiers avec une sur-blouse, des lunettes et des masques. Le risque biologique est pris en compte depuis longtemps dans nos opérations, mais il faut rappeler les bonnes pratiques surtout pour ceux qui n'y ont jamais été confrontés. On a réalisé un gros travail de communication auprès du personnel.

Qu'en est-il du reste de vos activités ?

On a réduit notre activité opérationnelle de 30% environ, et jusqu'à 50% certains jours. C'est aussi vrai dans le reste de la France. Habituellement, la grande majorité de notre activité est le secours à la personne (environ 85%), puis les incendies (environ 10%). Le reste, ce sont les activités diverses telles que les inondations comme il y en a eu mi-avril dans 14 communes de la Somme.

Est-ce que vous avez adapté vos services en conséquence ?

Nous avons proposé un appui logistique et sanitaire aux centres hospitaliers qui a été décliné car ils n'ont pas été submergés. En revanche, depuis le 20 avril, nous menons une action de soutien à un EHPAD à Crécy-en-Ponthieu confronté à un manque d'effectifs pour les repas ou tenir compagnie aux personnes âgées... avec du personnel qui connaît ce milieu. Après le confinement, on est susceptible d'intervenir dans la campagne de dépistage et de tests, pour leur réalisation ou pour le transport de prélèvements. 

Êtes-vous inquiet pour le déconfinement ? On peut imaginer que vos activités habituelles repartent à la hausse comme les cas de Covid-19... 

Le système, en toute humilité, est assez résilient, et je suis optimiste sur notre capacité à faire face. On peut être inquiet à l'idée d'un grand soir, où tout le monde déciderait de faire la fête, d'allumer des grands feux de joie, mais je ne suis pas certain qu'il y ait un effet de libération car il y a encore beaucoup d'angoisse. Cela reste une hypothèse envisageable mais on a la réponse opérationnelle avec une très belle disponibilité de nos 2100 pompiers volontaires et 400 pompiers professionnels, répartis dans 56 centres. C'est ce qui fait notre force avec un maillage très dense sur le département.


Propos recueillis par Sandrine Bavard.

En images

Cellule de crise, protocole de nettoyage, tenue "risques biologiques", départ en intervention... Retrouvez quelques images du SDIS 80 pendant la crise Covid-19 :


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