free website builder
Mobirise

Rocambole :
« Faire lire les Français tous les jours 5 minutes »

Mobirise

François Delporte est l’un des quatre fondateurs de la start-up française Rocambole. © Rocambole

Comment est née Rocambole ?

C’est la rencontre entre moi, qui vient de l’entrepreneuriat et de la finance des entreprises, et de Camille Pichon, qui vient du monde de la littérature et de l’édition numérique. On avait envie d’innover dans le monde de la lecture, en proposant des contenus courts chaque jour sur smartphone et on a donc créé cette appli de séries littéraires. Qui dit appli dit smartphone, un objet qu’on a tout le temps sur soi. Qui dit série, dit un format tendance qu’on a réduit en épisodes de 5 minutes pour s’inscrire dans le quotidien des Français. Notre objectif, simple mais ambitieux, est de faire lire les Français tous les jours 5 minutes.

5 minutes, ça paraît peu. À qui se destine votre appli ?

5 minutes, ça paraît peu, mais sur 1 an, ça fait beaucoup. En réalité, on lit tous les jours sur nos smartphones : des notifications, des posts... Ce que nous proposons, c’est un retour à l’imaginaire, fictionnel et non fictionnel. La moitié de nos utilisateurs sont des grands lecteurs qui lisent environ 20 livres par an. Ils y trouvent un usage complémentaire, un shot de plaisir entre deux livres avec une série courte à lire, qui va faire environ 1 heure au total. Et il y a tous ceux qui veulent renouer avec la lecture.

Quel est votre truc en plus ?

On est 100 % série : ce ne sont pas des romans découpés ou des adaptations d’œuvres existantes, mais des structures narratives précises pour chaque épisode. On est 100 % original et exclusif : vous ne retrouverez ce contenu nulle part ailleurs. On a une fabrique de 25 auteurs et scénaristes qui écrivent sur mesure et à la demande. Aujourd’hui, on compte 80 séries et on propose deux nouveautés par semaine. Notre challenge, c’est d’avoir la meilleure qualité possible.

Quelle est votre ligne éditoriale : un style fluide et des rebondissements comme dans toute bonne série ?

On a mis en place un cahier des charges très strict pour arriver à cette qualité. On est presque dans une démarche de R&D scientifique pour créer des formats qui reprennent les codes du roman-feuilleton du XIXe siècle avec l’art de tenir en haleine le lecteur et toutes les règles d’une bonne dramaturgie. 30 % de nos utilisateurs finissent la série dans les 24 heures. Elles sont faites pour être dévorées d’un coup.

Quels sont vos axes de développement ?

Dans le divertissement, c’est la course pour atteindre une taille critique car on reste une structure fragile et petite avec une dizaine de collaborateurs dans toute la France. Tous les signaux sont au vert : on compte 35 000 utilisateurs, on a une croissance à deux chiffres. On a réalisé en septembre une levée de fonds de 350 000 € pour répondre à 3 objectifs : se faire connaître auprès du plus grand nombre, intégrer de nouveaux scénaristes et journalistes ainsi que réaliser des collaborations avec des grands noms de l’édition ou des influenceurs, et renforcer notre offre. Si on arrive à avoir des têtes d’affiche, la clé dans tout divertissement, on pourra alors créer des passerelles avec des maisons d’édition pour publier nos séries ou avec des studios de production pour les porter à l’écran. Demain, il y aura un futur géant du numérique dans ce secteur et on espère qu’il sera made in France.

Propos recueillis par Sandrine Bavard.


Vivre en Somme
Le magazine du Conseil départemental de la Somme