« Une vraie bulle d’air »
Monique Cousin, aidante
Du temps pour soi, Monique Cousin n’en a plus beaucoup depuis que son mari, Bernard, souffre d’une paralysie supranucléaire progressive. C’était il y a près de 3 ans : « Il n’y a jamais de répit, c’est une maladie qui s’aggrave sans cesse. Avant, je pouvais le laisser seul à la maison le temps de faire une course mais plus maintenant », confie-t-elle. Pour se libérer un peu de temps, Monique Cousin a d’abord essayé l’accueil de jour, pas au goût de son mari. Alors, quand les auxiliaires de vie lui ont suggéré Bulle d’air, elle a sauté le pas. « Il me fallait une journée. Ma première motivation, c’était de prendre le temps de voir mes petits-enfants. Ensuite, ça me permet d’aller à mes propres rendez-vous médicaux ou de faire des courses. Quand je reviens et qu’Aline est encore là, je peux faire un peu de jardinage. Car même le jardin, je ne peux plus le faire s’il est levé, je n’ai pas l’esprit tranquille. »
Sa crainte ? Que son mari ne fasse une mauvaise chute. Monique Cousin a été mise en confiance par sa relayeuse Aline Ruffier, « très attentionnée et qui a l’esprit d’initiative ». Elle apprécie aussi ce service à la carte : « C’est une vraie bulle d’air et c’est rassurant de savoir que je peux demander un jour supplémentaire si besoin. »
« On est surtout là pour leur bien-être »
Aline Ruffier, relayeuse
Ancienne auxiliaire de vie, Aline Ruffier est relayeuse depuis mars dernier : « J’étais 30 minutes par ci, 30 minutes par là. Le relayage me plaît bien plus parce qu’on passe plus de temps avec les personnes. » Elle s’occupe ainsi 7 heures durant, une fois par semaine, de Bernard Cousin, « chef » comme elle l’appelle, petit clin d’œil à son passé de chef de cuisine. « Il peut se lever d’une seconde à l’autre, il faut toujours être à côté de lui s’il a besoin d’aller aux toilettes, s’il veut un verre d’eau. S’il est assoupi dans son fauteuil, je peux m’occuper de petites tâches : la vaisselle, le linge… Mais on est surtout là pour leur bien-être. On fait des petits jeux ou des activités si la personne le peut pour passer le temps plus agréablement et parce que c’est important pour eux de savoir qu’ils ont fait quelque chose dans la journée. Ils se sentent valorisés. » Pour Aline Ruffier, comme pour les autres relayeurs, il s’agit de remplacer l’aidant au plus près de ce qu’il fait au quotidien et de mettre en confiance la personne aidée : « Il faut qu’elle se sente bien avec moi, qu’elle ne soit pas gênée de demander quoi que ce soit ! »
Propos recueillis par Sandrine Bavard.
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