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Un festival pour « amener de l’harmonie au sein des familles »

Le Festival Des parents, des bébés, un livre, organisé par la Bibliothèque départementale de la Somme (BDS) revient du 17 au 31 octobre. Sabrina Dumont-Fellows, directrice de la BDS, nous en détaille les enjeux.

Quelle est l'ambition du festival Des parents, des bébés, un livre ?


C'est de démocratiser l'accès à la culture pour tous et de favoriser les liens entre les tout-petits et leurs parents au sens large : papa, maman, grand-père, grand-mère, oncle, tante, nounou... On estime que l'on a réussi quand on voit un enfant assister à plusieurs spectacles, mais pas avec les mêmes personnes. Cela veut dire que tout son entourage s'est mobilisé pour développer sa connaissance du monde. C'est vraiment en cohérence avec le schéma départemental de développement de l'éducation artistique et culturelle.


À partir de quel âge peut-on venir sur le festival ?


Les premiers spectateurs ont 12/18 mois. Ils sont très sensibles aux chants, aux instruments. Je me souviens d'un conte en musique où un bébé babillait et s'arrêtait dès que la musique commençait. Elle était en écho avec le violoncelle, établissait comme un dialogue avec le conteur. Le spectacle crée des émotions sur lesquelles on peut mettre des mots qui les arment sur la connaissance du monde.


En quoi est-ce si important de mettre des mots sur ses émotions ?


De nombreuses études démontrent que la violence naît aussi de l'incapacité à transmettre ses émotions : son refus, sa colère, sa tristesse... Mettre des mots sur ses émotions rend les enfants plus forts et cela évite les violences dans la cour de récré. Et moi, je crois beaucoup à la capacité des enfants à former leurs parents, à les pousser dans leur retranchement, à les obliger à exprimer leurs émotions. L'enjeu du festival, c'est aussi un travail très fort autour de la parentalité, pour resserrer les liens entre parents et enfants, amener de l'harmonie au sein des familles.


Quel sera l'artiste invitée cette année sur le festival ?


Xavière Broncard, l'illustratrice d'Une petit girafe, lauréate 2019 du concours Des parents,des bébés, un livre. On est vraiment sur l'éducation artistique et culturelle : on découvre l’œuvre, son créateur et on s'essaye à ce qu'il fait. On balaye tous les champs : textes et images au pluriel car cela ne se limite pas à l'illustration. Les enfants comme les parents participent et ils en ressortent souvent fiers d'eux, leur égo gonflé à bloc.


Parvenez-vous à atteindre un public qui serait plus éloigné du livre, du spectacle ?


Grâce à un partenariat avec la Protection maternelle infantile (PMI), des cartons d'invitation sont remis à des familles qu'elle sait en difficulté ou éloignée par rapport à la culture. Entrer dans un théâtre ou une salle, où les autres spectateurs connaissent les codes, ça peut-être impressionnant. Là, on est dans une médiathèque, dans un lieu de proximité, que l'on fréquente plus facilement. Comme les formes sont plus courtes et plus accessibles, cela permet de mettre les adultes en confiance par rapport au spectacle vivant.


Propos recueillis par Sandrine Bavard

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Sabrina Dumont-Fellows, directrice de la BDS


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Le magazine du Conseil départemental de la Somme