Quel a été votre processus de création à tous les deux ?
H.H : Mon idée première a été de recueillir des témoignages puis d’en faire une lecture analytique. L’ensemble a été l’objet d’un travail plastique qui sera présenté en vitrines. Puis a émergé un travail plus personnel où j'ai voulu restituer le chemin de croix, « Via crucis » avec la spécificité de celui d'Amiens qui présente 14 stations. Mon propos n'était pas de coller aux différents moments du chemin de croix mais de présenter 14 regards sur la cathédrale. Un petit texte accompagne chaque encadrement qui appelle à un temps de pause pour lire, un temps de méditation pour que le visiteur s'interroge sur cette vision de la cathédrale.
JMH : Qu'est-ce que la cathédrale pour un homme du XXIe siècle ? Je suis parti d'un texte de Michel Serres et de l'idée que la religion par étymologie est ce qui relie les hommes. Selon moi, ce qui peut relier les hommes, c'est la culture et l'art. J'ai voulu restituer cette idée du lieu – une cathédrale – avec ce que cela comporte de sacré, d'intime et de méditation. Je propose ainsi un parcours sur le pourquoi et le comment de la cathédrale. Il y a évidemment des allusions à la religion mais aussi de façon très large à l'histoire de l'art. Tous les médias que j'emploie habituellement sont convoqués : sculpture, poésie spatiale, vidéo... La salle sera entièrement recouverte de tissus noirs ; seules les œuvres généreront de la lumière.
Propos recueillis par Sandrine Bavard