Le canal Seine-Nord Europe
En 2030, le canal Seine-Nord Europe constituera un maillon central de la liaison fluviale européenne à grand gabarit Seine-Escaut. En reliant les bassins de la Seine et de l’Oise aux 20 000 km de réseau fluvial nord européen à grand gabarit, il permettra le transport de bateaux de fret fluvial pouvant atteindre 185m de longueur et transportant l’équivalent de 220 camions.
Ce report modal de la route vers la voie d’eau générera une diminution importante des émissions de CO2 et décongestionnera les autoroutes de cet axe.
Son tracé, qui passe à l’est du département, représente une réelle opportunité de développement, justifiant les 76 M€ investis par le Département de la Somme.
L’impact foncier local, notamment sur les terres agricoles traversées par le canal, a également été intégré dans la réflexion ; un vaste programme d’aménagement foncier concernant 105 communes est mis en œuvre.
De premières missions déjà pourvues
Vous êtes en parcours vers l’emploi (allocataires du RSA, jeunes de moins de 26 ans sans qualification, demandeurs d’emploi de longue durée, travailleurs handicapés…) ? Savez-vous qu’environ 3 000 recrutements sont prévus sur le chantier du Canal Seine-Nord Europe ? Parmi eux, 300 à 600 postes sont dédiées à des personnes en insertion (cliquez ici pour consulter les informations sur les formations dédiées). Près de 40 habitants des Hauts-de-France en ont d’ailleurs déjà bénéficié.
Découvrez leur parcours dans la série de 4 épisodes « L’insertion par l’emploi, ils nous en parlent » :
– Jérémy Coulon, technicien géomètre bénéficiaire de la clause d’insertion, et de Guillaume Poignon du Cabinet Latitudes
– Thierry Delagouttière, Opérateur de détection de réseaux chez INGEO et bénéficiaire de la clause d’insertion
– Olivia Serrano, assistante de projet et bénéficiaire de la clause d’insertion, et Thierry Lestoille de l’entreprise Egis
– Nzeba Ndumbi, Chargée de mission insertion au sein du Groupe NGE :
Les Départements engagés en faveur de l’insertion
Les Départements de l’Aisne, du Nord, de l’Oise, du Pas-de-Calais, de la Somme et du Val d’Oise se sont engagés au côté de la Société du Canal Seine-Nord Europe, maître d’ouvrage, pour faire profiter les personnes éloignées du monde du travail des opportunités locales d’emploi et de formation offertes par la réalisation du Canal. Le dispositif d’insertion professionnelle Canal Solidaire et sa clause d’insertion répondent à cet objectif en facilitant les démarches pour les bénéficiaires comme pour les entreprises.
Les territoires limitrophes de l’ouvrage bénéficieront à plein du dynamisme économique généré par cette nouvelle artère, via notamment 4 ports intérieurs, dont 2 sont prévus dans la Somme, à proximité de Nesle et de Péronne. Ces nœuds d’échanges de marchandises entre voies d’eau, voies routières et ferroviaires, seront créateurs d’activités pour de nombreux secteurs : logistique, distribution, bâtiment ou encore agriculture…
Les atouts écologiques du fluvial sont indéniables : faibles émissions de CO2 avec un bilan carbone 3 à 5 fois inférieur à celui du transport routier, économie d’énergie avec une consommation des péniches 3 à 4 fois moins importante qu’un camion, faibles nuisances sonores, absences d’embouteillage… En multipliant par 5 le trafic fluvial sur l’axe Nord – Ile-de-France, le Canal Seine-Nord Europe va s’inscrire en complémentarité avec les autres modes de transport et retirer l’équivalent de 1 million de camions par an sur les routes de France. Il va ainsi contribuer à la transition écologique et énergétique pour agir efficacement contre le réchauffement climatique, la pollution de l’air et pour la préservation des ressources naturelles.
Le Canal Seine-Nord Europe est pensé à travers une démarche environnementale qui se décline à chaque étape : conception, réalisation et exploitation du Canal. La préservation de la ressource en eau, la protection de la biodiversité et le respect de l’identité des paysages des Hauts-de-France sont au cœur de la démarche du Canal.
Ces enjeux font l’objet d’études mobilisant de nombreux experts, de concertations et de procédures règlementaires veillant à leur pleine intégration dans le projet. Signe de cet engagement : la délivrance de l’autorisation environnementale par l’État pour le secteur du Canal dans la vallée de l’Oise a été obtenue en 2021.
Plus d’infos ici sur la démarche environnementale du Canal Seine-Nord Europe.
Les chantiers du Canal Seine-Nord Europe vont désormais se déployer progressivement sur notre territoire ou sur ses 107 kilomètres de tracé.
Réunions, enquêtes publiques, balades, visites de chantier,… Découvrez ou redécouvrez dans le film ci-dessous comment le dialogue continu et la participation depuis l’origine du projet, avec les acteurs locaux et les habitants des Hauts-de-France, ont permis de préciser et d’échanger sur toutes les dimensions du Canal : conception, environnement, emplois…
Une démarche d’information et de proximité que la Société du Canal Seine-Nord Europe va poursuivre tout au long des travaux à venir.
Une politique de valorisation touristique partenariale
Votée par le Conseil de surveillance de la Société du Canal Seine-Nord Europe (SCSNE) le 28 septembre 2023, la politique de valorisation touristique du Canal Seine-Nord Europe propose de faire du Canal un outil au service de l’image et de l’attractivité touristiques des Hauts-de-France. Cela passe par la mise en tourisme du chantier, puis par la valorisation du Canal une fois la mise en service effectuée.
La gouvernance de la SCSNE a souhaité que cette politique de valorisation touristique respecte plusieurs principes :
- S’articuler avec les partenaires touristiques institutionnels et le futur exploitant du Canal, Voies Navigables de France (VNF), en définissant clairement le rôle de chacun,
- Rattacher le Canal Seine-Nord Europe à l’histoire du territoire dans le cadre d’un récit régional,
- Traduire concrètement les orientations dans les marchés travaux, notamment à travers une clause « valorisation touristique »,
- Intégrer aux réflexions les enjeux de sécurité.
Les opportunités touristiques pendant le chantier
Les signataires de la convention s’engagent notamment à concevoir, commercialiser et mettre en oeuvre des produits touristiques intégrant le Canal durant la phase chantier. Cela peut passer par exemple par l’organisation de visites des chantiers, ou d’offres combinées et parcours clients… Pour ce faire, il s’agira de recenser et mobiliser les différentes ressources présentes sur les territoires (guides, restaurateurs, hébergeurs et autres prestataires…) susceptibles de contribuer à l’élaboration de ces offres touristiques. Ces parcours touristiques intégrant les chantiers du Canal seront travaillés avec les titulaires de marchés de travaux principaux dont la SCSNE attend qu’ils soient force de propositions. Des « journées portes ouvertes » de chantiers seront périodiquement organisées.
Des Maisons du Canal sont également prévues dans les territoires traversés par le Canal. Ce sont des lieux qui permettent à tous de s’informer sur le projet et son avancée, sur les aménagements prévus sur le territoire et sur les opportunités pour participer à sa construction (emploi, accueil du chantier…). On y trouvera régulièrement des expositions temporaires. Fruits d’un partenariat avec les collectivités locales, elles participent à l’attractivité des territoires et du futur Canal. La première s’est ouverte à Compiègne en 2023, les prochaines sont prévues à Marquion, Bertincourt et Péronne, et d’autres encore sur le tracé.
Les opportunités touristiques une fois le canal mis en service
En reliant les bassins de la Seine et de l’Escaut, le Canal Seine-Nord Europe va ouvrir de nouveaux marchés et accélérer le développement du tourisme fluvial dans les Hauts-de-France. Il permettra la plaisance privée mais aussi aux bateaux à passagers (dont des paquebots fluviaux) de proposer de nouveaux produits sur un axe Paris/Amsterdam particulièrement attractif. Plus globalement, son ouverture constitue un levier unique pour cette filière encore peu développée en région.
Le tourisme fluvial
Le programme du Canal prévoit dans la Somme la réalisation d’une escale de plaisance, à Saint-Christ-Briost, et un port de plaisance, à Allaines. Ces deux infrastructures représentent une opportunité de retombées touristiques locales, tant pour la plaisance de particuliers que pour les croisières. Elles permettent ainsi d’enrichir l’offre touristique globale du territoire en complément du tourisme lié au riche patrimoine historique et naturel.
Tout l’enjeu pour les acteurs du tourisme et du fluvial va consister notamment :
- à ouvrir un marché presque vierge : celui des paquebots fluviaux
- et pour le marché des péniches-hôtels, à passer d’une région de transit à une destination voulue/désirée.
Les Hauts-de-France ont de vrais atouts pour le marché des paquebots fluviaux :
- Le Canal Seine-Nord Europe ouvre une nouvelle route fluviale, une première depuis près de 40 ans avec la liaison Rhin / Main / Danube, donc de nouvelles offres à proposer à leurs fidèles clients
- … couplée à la promesse d’un nouvel axe Honfleur / Paris / Bruges / Amsterdam
- Une navigabilité « toute l’année » quasi assurée (sauf fortes crues sur la Seine et l’Oise)
- Des marqueurs identitaires de dimension internationale à proposer aux visiteurs (étrangers) : l’impressionnisme, (Auvers-sur-Oise), les grands châteaux (Chantilly, Compiègne, Pierrefonds…), les cathédrales (Senlis, Noyon, Amiens…), les sites 1914-1918 (Somme battlefields…), les villes animées (Cambrai, Arras, St-Quentin, Lille…
- L’accessibilité : une desserte aérienne (aéroport Roissy-Charles de Gaulle) et ferroviaire performante (TGV Paris / Lille / Bruxelles…) pour acheminer les clients vers la tête d’escale.
- Le génie civil du Canal Seine-Nord Europe comme points d’intérêt : les trois écluses visitables et le Pont-Canal de la Somme et son insertion paysagère dans les vallées de l’Oise, la Somme…
- Une offre touristique abondante à proximité de la voie d’eau : visites de brasseries, de producteurs locaux…
Le tourisme fluvestre
Le tourisme fluvestre autour du Canal Seine-Nord Europe, soit les activités touristiques au bord de la voie d’eau, a été prévu dès les études du projet, pour les 200 kms de berges du Canal. Sont inclus notamment dans le projet un chemin de service sur l’une des deux rives aménagées pour les modes de transport doux, le Pont-Canal de la Somme, des écluses visitables…
Un atout supplémentaire pour l’image et l’attractivité des Hauts-de-France
Par son ampleur et son caractère uniques, le soin apporté à son insertion environnementale et paysagère, la mobilisation exceptionnelle qu’il implique pour sa réalisation, le Canal Seine-Nord Europe va constituer un ouvrage attractif pour les habitants des Hauts-de-France comme pour les visiteurs.
L’enjeu notamment est de réussir :
- la mise en produits du Canal pour optimiser ses retombées,
- la bonne intégration dans l’offre touristique des territoires.
Le partenariat noué à travers cette convention et, au-delà, avec acteurs locaux du tourisme et le futur exploitant Voies navigables de France, a pour but de créer les conditions du succès.
Ce travail commun pourra s’appuyer sur les caractéristiques intrinsèques du Canal Seine-Nord Europe qui, à bien des égards, s’inscrit en pleine cohérence avec l’identité des Hauts-de-France qui forge l’image et l’attractivité de la région.
Plus d’infos ici sur la valorisation touristique du Canal Seine-Nord Europe.
Le canal Seine-Nord Europe dans la Somme
Le canal Seine-Nord Europe dans la Somme, c’est :
- 45 km de canal
- 26 communes traversées
- 15 ponts routiers et ferroviaires
- 9 passages sous le canal
- 7 ponts routiers inférieurs
- 2 ponts-canaux franchissant l’A29 et la Somme. Le pont-canal franchissant la Somme sera le plus long d’Europe (1,3 km), mesurera 30m de largeur et sera positionné 24m au-dessus de la Somme.
- 2 ports intérieurs à Nesle et Péronne
- 2 quais céréaliers à Languevoisin et Moislains
- 2 sites de plaisance à Saint-Christ-Briost et Allaines
- 2 écluses à Allaines
- 1 retenue d’eau au nord de Péronne
Le calendrier des travaux
Le chantier est divisé entre 4 secteurs, du sud au nord.
Les travaux d’infrastructures ont commencé en 2022 dans l’Oise et les travaux portant sur le canal lui-même débuteront à partir de 2025 dans le Noyonnais, le Santerre-Haute-Somme et l’Artois-Cambrésis.
Dans la Somme, les années 2022, 2023 et 2024 sont consacrées aux :
- études de projet, consultations de marchés de travaux et acquisitions foncières
- procédures d’autorisation environnementale
- archéologie préventive
- aménagements environnementaux
- concertations
La mise en service est prévue en 2030.
Le canal Seine-Nord Europe en chiffres-clés
- Coût prévisionnel : 5,1 milliards d’euros
- Un cofinancement de l’Union européenne de 40 % des coûts des travaux éligibles et 50 % des coûts des études, grâce à l’adoption par la Commission européenne de « l’Implementing Act » le 2 juillet 2019.
- Une participation financière répartie à part égale entre l’État et les collectivités territoriales partenaires (Régions Hauts-de-France et Ile-de-France, Départements du Nord, de l’Oise, du Pas-de-Calais et de la Somme) , à hauteur de 1,1 milliard € chacun.
- Longueur : 107 km
- Largeur : 54 m
- Profondeur : 4,5 m
- 7 écluses
- 62 franchissements routiers et ferroviaires
- 3 ponts-canaux
- 1 retenue d’eau de 14M de m³ au nord de Péronne
- 700 hectares de plantations et d’aménagements environnementaux (exemple : 900 arbres plantés à Cléry-sur-Somme)
- 25 km de berges lagunées
- 4 ports intérieurs dont 2 dans la Somme
- 2 quais industriels
- 2 quais céréaliers
- Des équipements pour la plaisance
Plus d’infos sur le site de la Société du Canal Seine-Nord Europe ou dans les documents ci-dessous :
