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La conservation des antiquités et objets d’art

Mis à jour le 08/01/2024
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La Somme possède un patrimoine mobilier abondant et varié, représentant environ 3 000 œuvres classées au titre des monuments historiques et environ 3 500 inscrites au titre des monuments historiques, réparties sur le territoire dans différents lieux publics ou privés : églises, mairies, hôpitaux, châteaux… Ces œuvres protégées en reconnaissance de leur valeur artistique et historique constituent un patrimoine local à conserver et transmettre. Depuis la loi de Séparation des Eglises et de l’Etat en 1905, les œuvres conservées dans les édifices cultuels sont propriétés communales, au même titre que les édifices eux-mêmes.

Un patrimoine local diversifié

Le patrimoine mobilier concerne :

• le patrimoine cultuel conservé dans les édifices religieux (tableaux, statues, mobilier, orfèvrerie, ornements liturgiques…) particulièrement vulnérable en raison de sa fonction d’usage, liée au culte, et des conditions difficiles de conservation auxquelles il est soumis dans les églises (humidité, insectes xylophages, vols…). Conservé aussi dans les châteaux (collections privées de statues, tableaux, meubles…)

• le patrimoine scientifique, technique et industriel : les locomotives de la Baie de Somme ou de Haute Somme, le baliseur de la Baie de Somme, le Somme II, une voiture Panhard et Levassor de 1891…

• le patrimoine campanaire (qui se rapporte aux cloches et carillons)

• le patrimoine instrumental (les orgues).

Le suivi des objets protégés

Le Département mène une politique de sauvegarde et de mise en valeur de ce patrimoine, à travers le travail mené par l’un de ses services : la Conservation des Antiquités et Objets d’Art.

Au quotidien, cette mission de préservation et d’entretien est remplie par la commune propriétaire.
Le Conservateur des antiquités et objets d’art (CAOA) assure le suivi des objets protégés au titre des Monuments Historiques, très exposés aux risques de dégradations et de vols. Cette mission de contrôle prend la forme d’un récolement sur le terrain qui doit être réalisé tous les 5 ans. Pour que le récolement soit valide, il doit être exhaustif et validé par le propriétaire et, dans le cas des églises, de l’affectataire (curé).

Par des visites régulières dans les communes, le CAOA prospecte le territoire et repère des objets méritant une protection au titre des Monuments Historiques, œuvres soumises ensuite à l’examen de la Commission régionale du patrimoine et de l’architecture – CRPA (deux niveaux de protections juridiques liées à l’intérêt de l’objet : l’inscription ou le classement au titre des Monuments historiques). Le CAOA prépare et rapporte les dossiers de demandes de protection en CRPA 3ème, section.

En cas d’acte de vandalisme ou de vol, il constitue le dossier documentaire nécessaire à l’identification de l’objet remis aussitôt au service d’enquête de gendarmerie ou de police ainsi qu’au Centre Technique de la Gendarmerie Nationale et de l’Office Central de Lutte contre le trafic des Biens Culturels.

Le soutien du Département aux opérations de restauration

Le Département soutient la restauration, la sécurisation et la valorisation de ces œuvres :
* 20% de subvention du montant HT des travaux pour une œuvre classée au titre des Monuments historiques 
* 35%
de subvention du montant HT des travaux pour une œuvre inscrite au titre des Monuments historiques

Pour tout projet de restauration d’une œuvre protégée au titre des Monuments historiques, le CAOA accompagne le propriétaire en rédigeant un cahier des charges destiné aux restaurateurs. Dans le cadre du contrôle scientifique et technique, il rend, avec le Conservateur des Monuments historiques de la DRAC, un avis scientifique et technique sur les devis reçus.

Durant la restauration, il suit les interventions par des rendez-vous en ateliers. La mission du conservateur des antiquités et objets d’art, dans son rôle de conseil et d’expertise, ainsi que l’aide financière apportée par le Département pour la restauration du patrimoine protégé au titre des Monuments historiques, sont essentielles pour aider les propriétaires à mener à bien leurs projets.

Les restaurations menées en 2023

Opération :  dépose, restauration et repose d’un bas-relief classé MH le 02.12.1909

Restaurateurs : Stéphane Ancenay, restaurateur de sculpture/Etienne Retout, tailleur de pierre

Montant : 12 264 € TTC (subvention Département : 2452 €)

Contrôle scientifique et technique : Drac Hauts-de-France (CRMH) et Département (CAOA, Direction culture et patrimoines).

Dans le cadre de la vente des bâtiments historiques de l’ancien hôpital de Saint-Valery-sur-Somme, les œuvres protégées au titre des monuments historiques ont dû être déposées et accueillies en d’autres lieux. En accord avec la commune de Saint-Valery-sur-Somme, le bas-relief a été installé dans l’église Saint-Martin.

L’intervention demandée aux restaurateurs visait à améliorer la conservation et la présentation du bas-relief en vue de son déplacement. L’ensemble, globalement en bon état, présentait un bon état structurel et un bon état de surface. Déposée à l’aide d’un palan muni d’élingues, chaque partie du bas-relief a été couchée sur une palette transformée en caisse. L’ensemble, soigneusement conditionné, a ensuite été transporté à l’église où les interventions de restauration ont été réalisées. Dépoussiérage, nettoyage, refixage des soulèvements de polychromie et réintégration ont suffi à lui rendre sa beauté.

Cette très belle œuvre du XVIème siècle, de dimensions imposantes (Hauteur : 219 cm / Largeur : 78 cm), présente sur deux niveaux la Résurrection du Christ et la Mise au tombeau. Certains décors sont réalisés en très haut-relief et en ronde bosse, notamment les scènes figurées.

Opération :  restauration des fresques de l’ancien carmel inscrit MH le 21.10.2021

Restaurateur : Tatiana Ullois, restauratrice de peinture murale

Montant : 13 870 € HT (subvention du Département 4 854 €)

Contrôle scientifique et technique : Drac Hauts-de-France (CRMH) et Département (CAOA, Direction culture et patrimoines).

Occupé par les carmélites dès 1636, le monastère du carmel est dans un état proche de ce qu’il était au XIXe siècle ce qui en fait un rare et précieux exemple de la vie monastique. Il a été acheté en 1998 par la ville d’Abbeville au départ des sœurs. A cette date, trois fresques étaient connues, une quatrième ayant été découverte par la suite. Leur restauration et l’analyse des pigments ont permis d’affiner leur datation aux années 1780.

Une campagne de recherches de décors peints effectuée en 2022 dans les 27 cellules du premier étage a permis de mettre à jour deux autres fresques. Ces peintures en camaïeu sont peintes à fresco sur trois couches d’enduits à la chaux hydraulique. Trois fresques peintes en trompe l’œil ornent l’ancienne laverie et son couloir dans le couvent des carmélites. Il s’agit de trois grisailles réalisées dans les tons sépia et encadrées d’un faux cadre mouluré gris et noir. Potentiellement exécutées d’après des gravures du XVIIe siècle, elles représentent la Flagellation du Christ, la Présentation de la croix à la Vierge et à l’enfant Jésus ainsi que la Crucifixion. La fresque représentant Les anges présentant la croix à la Vierge et à l’Enfant notamment est inspirée d’un dessin de 1668 du peintre Laurent de La Hyre (1606-1656).

En 2023, le dégagement et la restauration des deux dernières fresques ont permis de compléter cet ensemble, un atout majeur pour l’ancien carmel.

Opération :  restauration des peintures du beffroi inscrites MH le 10.01.2003

Restaurateurs : Isabelle Auclair, restauratrice de peinture (équipe de 12 restaurateurs)

Montant : étude13 190 € HT (subvention Département : 4 616 €) et restauration 113 500 € HT (pas de subvention du Département)

Contrôle scientifique et technique : Drac Hauts-de-France (CRMH) et Département (CAOA, Direction culture et patrimoines).

Ce décor composé de huit toiles marouflées orne l’ancienne salle de justice de paix au rez-de-chaussée du beffroi. Œuvres du peintre Albert Siffait de Moncourt (1858-1931) réalisées de 1899 à 1901, c’est un véritable témoignage de la vie locale qui nous est livré. Chaque scène illustre la diversité des activités à Rue et dans le Marquenterre à la fin du XIXe siècle. Ces peintures représentant La Culture, L’Élevage, L’Industrie, Les Affaires, La Charité, La Tourbe, Le Marais et Le Pâturage se déploient sur un panorama de près de 25 m.

Un partenariat entre la Drac, la Région, le Département et la Sauvegarde de l’art français (campagne « Le plus beau musée de France ») a permis de concrétiser cet important projet de restauration qui a débuté en 2018 par une étude préalable. L’édifice présentait d’importants désordres qui impactaient l’état de conservation des peintures : problèmes d’humidité causant plusieurs dégâts des eaux, mouvement du bâti provoquant des fissures et une augmentation de l’humidité des murs. La couche picturale présentait de nombreux défauts d’adhérence, des moisissures et des blanchiments dans les zones de dégâts des eaux. Dans ces zones, la toile présentait des déformations, des décollements et des déchirures. L’ensemble des peintures présentait un encrassement généralisé, quelques repeints ainsi que des traces d’anciennes restaurations.

Cette longue et minutieuse restauration qui a nécessité plusieurs mois de travail (novembre 2022 à août 2023) permet de redécouvrir le talent du peintre. Le réalisme rendu par les nombreux détails, les couleurs vives et cette lumière caractéristique sont aujourd’hui révélés.

Opération :  restauration du tableau représentant La crucifixion inscrit MH le 26.08.2021

Restaurateurs : Couche picturale et support : Martine Gasnier ; Dorure : Karine Desmarquet  ; Dépose-repose : François Hallot

Montant : 36 620 € HT (pas de subvention du Département)

Contrôle scientifique et technique : Drac Hauts-de-France (CRMH) et Département (CAOA, Direction culture et patrimoines).

Cette œuvre aux dimensions impressionnantes (530 x 280 cm) a été restaurée sur place dans l’église. La dépose de l’œuvre a permis d’accéder à son revers et de découvrir sur le châssis un numéro inscrit « 1359 ». Après des recherches menées dans les archives des Musée nationaux, il s’avère que ce numéro est le numéro d’enregistrement de l’oeuvre au Salon de Paris de 1844 par le peintre Jean Aubery (1810-1893). La restauration a donc permis l’identification de ce tableau sur lequel aucune signature n’a été retrouvée.

Les qualités artistiques de cette œuvre sont indéniables. On notera la composition très frontale, la frontalité et la raideur étant peu courantes dans les représentations de crucifixion au 19ème siècle. Dans un style romantique et orientalisant, nous retrouvons dans une composition pyramidale les personnages traditionnellement représentés dans une scène de crucifixion. Ainsi sont présents au pied de la croix saint Jean l’évangéliste soutenant la Vierge, deux saintes femmes, Marie-Madeleine enlaçant la croix, Joseph d’Arimathie ou Nicodème adossé à la croix. Dans une scène de crépuscule, le Christ crucifié occupe la totalité de la toile.

Un chanci généralisé et un vernis très oxydé rendaient la lecture du tableau difficile. Très encrassée, la couche picturale présentait de nombreux soulèvements, des craquelures, des déchirures et de nombreux repeints. Une zone chaotique en partie basse, reprise par des mastics très épais, était la trace d’une intervention maladroite et ancienne. Confiée aux mains expertes de Martine Gasnier, restauratrice, ce long travail de restauration a permis de retrouver l’éclat originel des couleurs et de la lumière, la précision d’exécution de certains détails et une certaine sensualité féminine notamment la magnifique chevelure de Marie-Madeleine.

Opération :  restauration de maquettes de bateaux ex-voto inscrits MH le 13.01.2020

Restaurateur : Olivier Oudry, restaurateurs de maquettes

Montant : 25 760 € HT (subvention du Département 7000 €)

Contrôle scientifique et technique : Drac Hauts-de-France (CRMH) et Département (CAOA, Direction culture et patrimoines).

La mairie du Crotoy ainsi que l’Association pour la sauvegarde des Églises Saint-Pierre et Saint-Firmin du Crotoy ont souhaité faire restaurer et améliorer la présentation des ex-voto suspendus dans l’église Saint-Pierre. Quelques églises et chapelles du département conservent des ex-voto marins. Véritable patrimoine lié à un territoire, à une communauté, les ex-voto marins constituent une identité propre à ces communes du littoral. Ils sont autant detémoignages d’une tempête ou d’un naufrage, et de la piété des gens de la mer. Symboles de foi et de reconnaissance, les ex-voto marins sont de tous les temps et de tous les pays.

Étymologiquement, l’ex-voto qui est une contraction de ex voto suscepto se traduit par « selon le vœu fait ». Les maquettes du Crotoy, suspendues très haut, présentaient un important empoussièrement. L’accumulation de poussières grasses et humides avait rendu toutes les surfaces horizontales exposées uniformément grises, sur une bonne épaisseur, jusqu’à masquer les reliefs et les détails.

Au fil du temps, cette saleté avait fini par créer un corps compact qui s’est incrusté dans la peinture et le bois, phénomène accentué par la stéarine des cierges en combustion, qui dégagent une suie se liant à la peinture. Entre les mains du restaurateur, Olivier Oudry, les maquettes ont bénéficié des mêmes interventions : aspiration avec brossage au pinceau dur, lavage au TriAmmoniumCitrate à 2% afin d’oter les suies, rinçage et séchage. Plusieurs greffes et réparations, retouches de peinture, confection des voiles, usinage de canons ont été nécessaires pour leur rendre leur aspect d’origine.

Opération :  restauration de deux tableaux inscrits MH le 24.08.1979 Apothéose d’une sainte et Saint Nicolas

Restaurateur : Nathalie Nolde et Martine Gasnier, restauratrices de tableaux

Montant : 19 749 € HT (subvention du Département 6 912 €)

Contrôle scientifique et technique : Drac Hauts-de-France (CRMH) et Département (CAOA, Direction culture et patrimoines).

Saint Nicolas

Ce tableau du 19ème siècle est signé et daté « Darquet 1867 ». En mauvais état de conservation, il a été confié à Nathalie Nolde, restauratrice. Ses observations ont mis en évidence plusieurs altérations majeures en particulier des déchirures qui affaiblissent la tension de la toile et entrainent des déformations. Des soulèvements fragilisent la couche picturale et l’oxydation du vernis altère la lisibilité de l’oeuvre. L’intervention avait pour but de rétablir l’intégrité structurelle de l’oeuvre et restaurer sa lisibilité. Le châssis d’origine a pu être conservé.

© Nathalie Nolde

Apothéose d’une sainte

Daté du 17ème siècle, l’Apothéose d’une sainte martyre présentait un mauvais état de conservation. Le châssis était de fabrication artisanale et rudimentaire. Sans aucune clé, il ne jouait absolument plus son rôle de maintien, ni de tension de la toile pour assurer une bonne planéité. La toile était fixée sur le cadre par de gros clous forgés. Des plis confirmaient la mauvaise tension de la toile. Ces éléments attestaient de l’ancienneté du montage. Un chanci généralisé et un vernis très oxydé rendaient la lecture du tableau difficile qui perdait son relief et sa profondeur.

Très encrassée, la couche picturale présentait de nombreux soulèvements, des craquelures, des déchirures et de nombreux repeints. Des comblements à la céruse épais et débordants étaient présents au centre du tableau. On notait des pertes de matière dans les zones fragilisées causées par les plis. Après transport en atelier, un châssis neuf sur mesure a été commandé. La restauration a permis de retrouver l’éclat originel des couleurs et de la lumière et à redonner à l’œuvre une parfaite lisibilité.

Opération :  restauration de deux statues inscrites MH le 28.02.1990 La Vierge à l’Enfant et

Saint Valery

Restaurateur : Atelier Giordani, restaurateurs de sculptures

Montant : 12 956 € HT (subvention du Département 4 534 €)

Contrôle scientifique et technique : Drac Hauts-de-France (CRMH) et Département (CAOA, Direction culture et patrimoines).

Ces deux statues du 18ème siècle provenant de l’église Saint-Martin présentaient des traces d’attaques d’insectes xylophages actives altérant plusieurs zones du bois. En plus d’un empoussièrement et d’un encrassement importants, des soulèvements et des lacunes laissant percevoir la polychromie sous-jacente et des couleurs plus vives avaient été constatées sur la Vierge à l’Enfant. L’épais repeint actuel blanc et or tendait à se déplaquer en de nombreuses zones, révélant une perte de cohésion entre les couches.

Les mains ont été rapportées et la couronne n’est pas d’origine non plus. Après un dépoussiérage, un traitement insecticide et fongicide, les bois ont été consolidés par injection de résine. Les écailles de peinture ont été refixées, les lacunes ont été mastiquées et réintégrées. La statue de saint Valery présentait les mêmes pathologies.

CANAPLES, château

Décor peint du petit salon et verrière du jardin d’hiver

XIXème siècle

Inscrits Monuments historiques le 23.05.2013

Restaurateurs : Atelier Losfeld, peintre décorateur et Romain Glorieux, maître-verrier

Montant : 15 477 € TTC (subvention Département : 5 417 €)

Contrôle scientifique et technique : Drac Hauts-de-France (CRMH) et Département (CAOA, Direction culture et patrimoines). 

MONTDIDIER, église du Saint-Sépulcre

Statues de deux apôtres

XVIème siècle

Pierre

Inscrites Monuments historiques le 05.04.2001

Restaurateur : Entreprise Charpentier PM

Montant : 18 129 € HT (subvention Département : 6 345 €)

Contrôle scientifique et technique : Drac Hauts-de-France (CRMH) et Département (CAOA, Direction culture et patrimoines).

AMIENS, Conservatoire Bleu de cocagne

Machine à imprimer au rouleau pour toiles de Jouy

1928 et 1938

Fonte, acier

Constructeur : SACM

Inscrite Monument historique le 18.02.2022

Restaurateurs : SARL Olivier et Association Bleu de cocagne

Montant : 31 630 € TTC (subvention Département : 7 000 €)

Contrôle scientifique et technique : Drac Hauts-de-France (CRMH) et Département (CAOA, Direction culture et patrimoines). 

GAMACHES, église Saint-Pierre Saint-Paul

Chaire à prêcher

Milieu XIXème siècle (1846)

Par Louis et Aimé Duthoit

Bois (chêne)

Inscrite Monument historique le 26.08.2021

Restaurateur :  Entreprise Oger, restaurateur-ébéniste

Montant : 18 872 € HT (subvention Département : 6 605 €)

Contrôle scientifique et technique : Drac Hauts-de-France (CRMH) et Département (CAOA, Direction culture et patrimoines).