Le facteur du XVIIIe siècle à aujourd'hui

Les Archives départementales de la Somme invitent le public à découvrir, à l'occasion de sa nouvelle exposition sur la Poste, le métier de facteur qui n'a cessé d'évoluer depuis le XVIIIe siècle.

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Durant l'Ancien Régime, la distribution du courrier dans les villes, réalisée par un service privé, s'avère bien souvent aléatoire. En 1730, un arrêt du conseil d’État du Roi ordonne que « les lettres et paquets soient portez aux boëtes et bureaux des Postes » afin de limiter la concurrence avec les porteurs privés. La première Instruction générale sur le Service des Postes voit le jour en 1792. À cette époque, le facteur doit prêter un serment professionnel en jurant d’être fidèle à la République.

Vers une professionnalisation

Au début du XIXe siècle, l’augmentation du trafic des lettres amène au développement du métier. On recrute alors des anciens soldats de l’Empire, disciplinés et capables de faire de longs trajets à pied. Ils doivent se doter d'une plaque aux armes de France avec la mention « Direction générale des Postes », ainsi qu’un portefeuille en cuir. Il faut attendre les années 1860 pour que toute la France rurale soit desservie quotidiennement. Les facteurs ruraux sont rémunérés à la distance parcourue et à la journée. La tournée ne doit néanmoins pas dépasser 32 km. Au début du XXe siècle le vélocipède devient l’allié indispensable du facteur. Cela contribue à l'accroissement de firmes industrielles comme la maison de cycles Hurtu à Albert. Durant la Grande Guerre, le système est désorganisé et l’on fait appel à la main d’œuvre féminine. Mais, après guerre, la dureté du métier, les charges lourdes et les longues tournées entraînent la disparition de la factrice. On retrouve les mêmes problèmes au moment de la Seconde Guerre mondiale. L’utilisation de la bicyclette devient d'ailleurs problématique faute de pneus et les chaussures se raréfient.

La transformation du métier

Dans la seconde moitié du XXe siècle, le facteur disparaît pour devenir en 1957, un préposé , c’est-à-dire un agent qui participe à un service plus élaboré. La distribution et le relevage des boîtes deviennent motorisés. Aujourd'hui, face à la baisse du courrier, les missions des facteurs évoluent : visite aux personnes âgées, installation de la TNT, portage de médicaments… Si le métier change, le facteur fait néanmoins toujours partie du quotidien des foyers français.

Florence Charpentier et Sophie Desmaret

En savoir + : Exposition : Comme une lettre à la poste. Histoire des postes et télécommunications dans la Somme du XVIe au XXIe siècle Du 16 septembre au 16 décembre 2018 archives.somme.fr