La Somme, terre d'innovation agricole

Le Conseil départemental récompense le 1er février 4 projets retenus dans le cadre de son 2e appel à projets en faveur de l’innovation agricole.

L’appel à projets a pour objectif d’encourager les filières agricole, forestière et halieutique (activités exercées dans les milieux aquatiques) à innover grâce à un soutien financier, mais aussi un accompagnement des porteurs de projet. En effet, le Conseil départemental se veut un facilitateur des échanges entre les porteurs de projet, mais aussi un appui pour trouver le bon interlocuteur en fonction des besoins et des attentes des entrepreneurs et exploitants agricoles.

QU’EST-CE QUE L’INNOVATION AGRICOLE ?

L’innovation agricole prend aussi bien la forme d’une nouvelle technologie, d’une organisation différenciée ou de la création de services originaux que des projets élaborés en partenariat, une activité non-présente sur le territoire ou une certaine créativité autour d’un concept. La troisième édition de cet appel à projets sera lancée en mars. En attendant, tour d’horizon des lauréats et de leurs innovations dans les terres fertiles samariennes. G.Y.

RETROUVEZ LES LAURÉATS DU 1ER APPEL À PROJETS SUR : mag.somme.fr/innovation-agriculture

Le Conseil départemental récompense le 1er février 4 projets retenus dans le cadre de son 2e appel à projets en faveur de l’innovation agricole.

L’appel à projets a pour objectif d’encourager les filières agricole, forestière et halieutique (activités exercées dans les milieux aquatiques) à innover grâce à un soutien financier, mais aussi un accompagnement des porteurs de projet. En effet, le Conseil départemental se veut un facilitateur des échanges entre les porteurs de projet, mais aussi un appui pour trouver le bon interlocuteur en fonction des besoins et des attentes des entrepreneurs et exploitants agricoles.

QU’EST-CE QUE L’INNOVATION AGRICOLE ?

L’innovation agricole prend aussi bien la forme d’une nouvelle technologie, d’une organisation différenciée ou de la création de services originaux que des projets élaborés en partenariat, une activité non-présente sur le territoire ou une certaine créativité autour d’un concept. La troisième édition de cet appel à projets sera lancée en mars. En attendant, tour d’horizon des lauréats et de leurs innovations dans les terres fertiles samariennes. G.Y.

RETROUVEZ LES LAURÉATS DU 1ER APPEL À PROJETS SUR : mag.somme.fr/innovation-agriculture

Des pousses en plein croissance

Depuis juillet dernier, la Somme compte une nouvelle offre en circuit court : des micro-pousses. Plus développées que les graines germées, elles sont au stade où les premières feuilles apparaissent. Concentrées en goût et nutriments, elles intéressent particulièrement les restaurateurs.

POUSSES GOURMANDESCB

© CB

Pour décorer leurs créations culinaires et relever les saveurs, les restaurateurs haut de gamme de la Somme peuvent désormais se fournir en micro-pousses auprès de Benjamin Cousin. À Forest-l’Abbaye, il fait pousser sous une lumière artificielle magenta, adaptée à la croissance des végétaux, des plantules d’herbes aromatiques et de légumes. Moutarde, radis, roquette, mais aussi shiso ou petits-pois. Les graines (non traitées) sont semées, arrosées et les micro-pousses sont prêtes à être consommées en quelques semaines. Aucun intrant n’est apporté. Sous forme de barquette avec du terreau, les plantes se conservent bien et sont coupées au fur et à mesure.

DES SAVEURS QUI SÉDUISENT LES CHEFS

« Les micro-pousses ont déjà le goût du légume adulte et sont 40 % plus concentrées en nutriments que la plante adulte. Les feuilles sont très tendres à ce stade, souligne Benjamin Cousin. J’aime beaucoup le shiso avec ses belles feuilles rouges foncées et son goût qui tire un peu sur le cumin. Le goût est très puissant. » Ingénieur agricole, il réfléchissait, depuis plusieurs années, à se lancer dans une activité. Les micro-pousses l’ont conquis et il a créé « Les Pousses Gourmandes ». Un projet novateur qui a également séduit le jury de l’appel à projet du Département en faveur de l’innovation agricole. Il bénéficie d’un soutien d’un peu plus de 3 000 € pour son développement. La petite entreprise est en pleine croissance avec la livraison d’une vingtaine de restaurants (livraison le mardi matin à Amiens et les autres lieux le jeudi). Les chefs ont aussi la possibilité d’expérimenter d’autres semences. Benjamin est à leur écoute pour développer sa gamme qui s’adapte déjà aux plats salés ou sucrés. « La qualité, le suivi et la proximité sont essentiels pour moi », affirme-t-il.

Gwendoline Yzèbe

 

EN SAVOIR + www.lespoussesgourmandes.fr - Tél. 07 81 64 36 17 

Une solution pour réduire technique les intrants

Dominique Bayart, producteur de plants de pommes de terre à Cerisy-Buleux, se soucie des enjeux réglementaires, environnementaux et sociétaux actuels. La production de plants nécessite un nombre important d’interventions phytosanitaires pendant tout le cycle de la culture. En début de végétation, alors que les plants ne couvrent que 15% de la surface de la parcelle, les traitements pourraient être localisés uniquement sur les rangs de pommes de terre. Avec sa fille, Elise, Dominique a décidé de réfléchir à une solution matérielle pour répondre à cette problématique en concevant une rampe. L’objectif est de ne pulvériser que le rang de pomme de terre et non plus la totalité de la parcelle. En plus de l’intérêt écologique, cette technique a l’avantage de réduire le coût des intrants pour l’exploitant du fait de la réduction des doses. En France, ce sont 20 000 hectares de production de plants de pommes de terre qui sont concernés. Ce projet, réalisé en collaboration avec l’Institut UniLaSalle de Beauvais, la Chambre d’Agriculture de la Somme et le Comité Nord, fait l’objet d’un suivi et d’un accompagnement financier du Département à hauteur de 15 000 €.

G.Y.

Du vin blanc effervescent made in Somme

Une partie des terres de l'exploitation de la ferme Les Voeux à Ailly-sur-Noye accueillera bientôt des vignes. Dans 4 ans et demi, les amateurs de blanc de blancs de Chardonnay pourront déguster la production 100 % locale et bio de Martin Ebersbach.

Eberbach vin bio 3

Afin de diversifier l'exploitation familiale de 80 hectares et pouvoir s'y installer, Martin Ebersbach a choisi une culture peu traditionnelle pour le territoire : la viticulture. Un domaine qu'il connaît bien. « Mon oncle maternel est viticulteur dans l'Hérault et ma tante paternelle est conseillère viticole », précise-t-il. Six hectares des terres de la ferme vont servir de laboratoire au jeune exploitant. « Si tout va bien, je vais récolter dans trois ans, puis il faut compter un an et demi de vinification ». 40 000 bouteilles de blanc de blancs devraient être produites par an. Elles seront vendues chez les cavistes de la région. Des visites et des dégustations seront également organisées sur l'exploitation. Lauréat de l'appel à projet sur l'innovation agricole du Département, Martin Ebersbach considère le dispositif comme un véritable coup de pouce médiatique et financier : Une partie des terres de l'exploitation de la ferme Les Voeux à Ailly-sur-Noye accueillera bientôt des vignes. Dans 4 ans et demi, les amateurs de blanc de blancs de Chardonnay pourront déguster la production 100 % locale et bio de Martin Ebersbach. « En tout, je vais devoir m'équiper d'une quinzaine de cuves, d'un petit tracteur vigneron, d'un outil de désherbage mécanique… La subvention de l'appel à projet est donc plus que bienvenue ».

S.D.

©PhS

 

La précision, l'avenir de l'agriculture

D'un côté, Rémi Pelletier, directeur de la start-up Precifield basée en Seine-et-Marne, de l'autre Vincent Marcille, exploitant agricole à Corbie. Leur intérêt commun ? L'agriculture de précision, source de gain économique, mais aussi environnemental.

Precifield 1

Vincent Marcille et Rémi Pelletier se rencontrent lors d'un concours il y a un an. C'est la naissance d'un partenariat basé sur l'échange de connaissances. Precifield, jeune société spécialisée dans l'agriculture de précision, propose aux exploitants de digitaliser leurs parcelles. Un champ n'est en effet jamais homogène. Chaque zone de terre est différente, ce qui explique, par exemple, les écarts de rendement sur une même parcelle. Aujourd'hui, il y a des solutions pour y remédier. « Nous scannons les parcelles avec les seuls outils multi capteurs du marché, ce qui permet de visualiser les types de sol, la teneur en matière organique, la topographie ou encore le PH, explique Rémi Pelletier. À partir de ces données, nous créons des cartes, facilement exploitables par l'agriculteur sur internet dans myprecifield.com et qui lui permettent de mettre en oeuvre une modulation intra parcellaire ». Cette technique offre l'avantage d'apporter la dose d'intrants (engrais, semences, eau d’irrigation, compost ou produits phytosanitaires) la plus adaptée à chaque zone.

BAISSER LES INTRANTS ET APPORTER LA JUSTE DOSE

Precifield 2

C'est ce qui a séduit Vincent Marcille. L'essentiel de son exploitation de céréales se trouve à Corbie, à proximité de l'usine Roquette, spécialisée dans la pomme de terre fécule. « Grâce à un partenariat avec l'usine, je bénéficie des eaux d’épandage pour irriguer mes cultures, déclare-t-il. Je veux savoir ce que cela apporte aux différents types de sols qui composent ma parcelle. Je pourrai alors augmenter ou baisser à certains endroits l'irrigation, mais aussi l'apport d'azote, d'engrais ou de produits phytosanitaires. » L'objectif affiché par Vincent Marcille ? Baisser l'utilisation des intrants quand cela est possible, permettant un gain économique et écologique important. Un scanner de sol quadrille désormais ses terres. Des « sondes capacitives » mesurent le taux d'humidité dans le sol. « Les retours d'expérimentation sont rapides et intéressants », indique t-il. Le suivi de l'expérimentation va se faire sur 5 ans. Vincent Marcille ne compte d'ailleurs pas s'arrêter là : « Pour moi, l'innovation agricole c'est l'avenir. Elle ouvre la voie à une agriculture à la fois rentable et respectueuse de l'environnement. »

Sophie Desmaret

 

EN SAVOIR + www.precifield.com