Pour limiter les effets de cet ensablement qui oblige dès à présent les pêcheurs et plaisanciers à adapter leur comportement, le Conseil départemental a entrepris une action innovante et originale visant à désensabler de manière naturelle les chenaux d'accès aux ports et ainsi pérenniser les activités portuaires sur la côte. Ainsi, dans le port de Saint-Valéry-sur-Somme sont actuellement expérimentées les chasses hydrauliques ; le port et le chenal du Hourdel vont également faire l'objet d'actions de désensablement, notamment par la dépoldérisation de la ferme de la Caroline.
Le principe du flux et du reflux
Au cours des derniers siècles, de nombreuses terres ont été gagnées sur la Baie de Somme, rendant fertiles et cultivables des terres jusqu'alors envahies par les eaux de la Manche. Des zones de terre gagnées sur la Mer par l'intervention de l'Homme - que l'on appelle polders ou '"renclotures" en picard - ont ainsi été créées derrière des digues. L'une d'elles, la digue de la Caroline construite en 1860, va bientôt être ouverte par une brèche et aménagée pour permettre aux eaux de la Baie de Somme de reprendre possession à marée haute de la trentaine d'hectares du polder de la Ferme de la Caroline. Le bénéfice attendu ? Profiter de la force de la marée descendante et du reflux de ces eaux stockées en masse dans le bassin de la Caroline pour "curer" naturellement le chenal et désensabler le port et le chenal du Hourdel. On appelle cela un effet de chasse.

Encore expérimentale, cette dépoldérisation de la Caroline représente une alternative naturelle et économique à l'extraction mécanique des sédiments, piste également étudiée par les gestionnaires de cette partie de la côte picarde.
L'hypothèse de l'extraction mécanique pour désensabler
En 2012, le Département a étudié l'opportunité de l'extraction mécanique des sables qui s'accumulent au large de la Baie de Somme. Des groupes de travail pluridisciplinaires constitués de carriers, de pêcheurs, de scientifiques et de juristes se sont réunis et ont rendu leurs avis sur la question. Leurs contributions, disponibles en téléchargement ci-dessous, viendront alimenter la réflexion désormais menée au sein du Parc Naturel Marin des Estuaires Picards et de la Mer d'Opale.